Une vague de féminicides secoue le Cameroun

Une vague de féminicides secoue le Cameroun

27 mai 2023 0 Par Joel

Les assassinats des femmes font rage au pays de Paul Biya. Selon les chiffres des ONG et autres organismes de défense des droits des femmes, au moins 30 personnes de sexe féminin ont été tuées au Cameroun. Une situation qui interpelle l’opinion publique nationale et internationale. 

Les meurtres barbares des femmes s’enchaînent

 

L’horrible assassinat de Vanessa, une jeune femme de 32 ans à Yaoundé, continue de hanter le sommeil des membres de sa famille et laisse les résidents de la région sous le choc. Le père de la défunte, s’est récemment confié au journal français Libération pour exprimer sa douleur et son désarroi. Alors qu’il se trouvait à Bangui, il a reçu un appel téléphonique lui annonçant que sa fille avait été sauvagement décapitée. Il est rentré immédiatement et s’est retrouvé confronté à une scène d’horreur, où le sang recouvrait les lieux. La violence de cet acte inhumain le dépasse complètement. Malheureusement, Vanessa n’est pas la seule victime de féminicide au Cameroun. Mispa Nangun, Mentchum Wambo et Danielle Zousse sont autant de noms qui s’ajoutent à une longue liste de femmes tuées dans des circonstances similaires. Au cours de cette année seulement, le pays a enregistré 30 cas de féminicides au cours des 82 derniers jours, selon les chiffres alarmants de Marie-Thérèse Abena Ondoa, ministre de la Promotion de la femme et de la famille. Le mois d’avril a été particulièrement meurtrier, avec 10 cas signalés.

 

Cette situation alarmante met en évidence une tendance préoccupante, puisque le Cameroun a déjà enregistré 130 cas de féminicides entre 2021 et 2022, ainsi qu’entre 2019 et 2020. Face à cette escalade de violence, une conférence a été organisée à Yaoundé le 15 mai, réunissant la ministre de la Promotion de la femme et de la famille, l’ONU Femmes et le Fonds des Nations unies pour la population. La société civile a vivement dénoncé l’explosion des féminicides et des violences infligées aux femmes dans le pays. Viviane Tathi, fondatrice et coordinatrice de l’association Sourires de femmes, qui vient en aide aux femmes et aux filles victimes de violences au Cameroun, souligne que cette hausse des violences touche à la fois l’espace public et l’espace privé. Les victimes subissent souvent des agressions sexuelles dans l’espace public, ajoutant une dimension encore plus abjecte à ces actes.

 

La société civile et les politiciens s’indignent 

 

Cette vague de féminicides inquiète grandement la société camerounaise, qui voit chaque jour davantage de femmes vivre dans la peur et l’insécurité. Les conséquences sont dévastatrices, tant pour les familles des victimes que pour l’ensemble de la société, qui est confrontée à un climat de terreur et d’angoisse croissante. Une conférence conférence organisée à Yaoundé a permis de mettre en lumière cette réalité effrayante et de sensibiliser l’opinion publique sur l’urgence d’agir. Les représentants de la société civile, les organisations de défense des droits des femmes et les responsables gouvernementaux ont uni leurs voix pour condamner ces actes odieux et réclamer des mesures concrètes pour mettre fin à cette violence. La femme politique et militante féministe Edith Ka Wallah, a interpellé le président de la République sur le sujet. Dans une lettre, la candidate à la présidentielle de 2011 au Cameroun, estime que le silence de Paul Biya sur cette question, est une attitude complice. 

 

Comment lutter efficacement contre les féminicides 

 

Il est essentiel de comprendre que ces féminicides ne sont pas des cas isolés, mais reflètent un problème plus large de violence à l’égard des femmes. Les femmes camerounaises sont confrontées à de multiples formes de violence, allant des agressions physiques et sexuelles aux violences psychologiques et économiques. Elles sont souvent victimes de discriminations et de stigmatisations, ce qui rend encore plus difficile la recherche d’aide et de justice. Pour lutter efficacement contre cette violence insupportable, il est impératif de renforcer les lois et les mécanismes de protection des femmes, ainsi que de mettre en place des politiques de sensibilisation et d’éducation visant à changer les mentalités et à promouvoir l’égalité des genres. Il est également crucial de garantir l’accès à des services d’urgence pour les femmes victimes de violences, afin qu’elles puissent bénéficier d’un soutien adéquat et d’une prise en charge médicale, psychologique et juridique. 

 

La lutte contre les féminicides et les violences faites aux femmes ne peut être l’affaire d’une seule entité. C’est un combat collectif qui nécessite la mobilisation de tous les acteurs de la société, y compris les institutions gouvernementales, les organisations de la société civile, les médias et les individus. Il est temps de briser le silence, de dénoncer ces actes criminels et de travailler ensemble pour créer un environnement sûr et respectueux pour toutes les femmes du Cameroun. En honorant la mémoire des victimes et en prenant des mesures concrètes, le Cameroun peut espérer un avenir où les femmes pourront vivre sans crainte, où leur dignité et leurs droits seront pleinement respectés. Il est temps d’agir, car chaque vie compte et chaque femme mérite de vivre dans la sécurité et la liberté.

 

Éradiquer les violences vis-à-vis de la gent féminine de nos sociétés 

 

Il convient de souligner que les féminicides s’inscrivent dans le même ordre que le problème plus global des violences faites aux femmes. Ce fléau sévit dans de nombreux pays, et le Cameroun ne fait malheureusement pas exception. Cette réalité alarmante nécessite une prise de conscience collective et des actions concertées pour mettre fin à cette violence insupportable. Les violences faites aux femmes prennent de nombreuses formes, allant des agressions physiques et sexuelles aux violences psychologiques, économiques et verbales. Ces actes odieux ont des conséquences dévastatrices sur les victimes, tant sur le plan physique que psychologique. Elles engendrent des traumatismes profonds et peuvent même conduire à la perte de vies précieuses.

 

La lutte contre les violences faites aux femmes est un combat de tous les instants, qui demande une volonté politique forte, des ressources adéquates et une mobilisation continue. Chaque vie compte, et il est de notre devoir collectif de protéger les droits et la dignité des femmes, de les soutenir et de travailler sans relâche pour éradiquer ce phénomène qui mine notre société. Pour y arriver, la collaboration entre les différents acteurs de la société est cruciale. Les gouvernements, les organisations de la société civile, les organismes internationaux, les institutions religieuses, les médias et les individus doivent travailler ensemble pour éradiquer les violences sur les femmes. Il est temps de créer un environnement sûr, respectueux et égalitaire pour toutes les femmes, où elles peuvent vivre sans crainte et réaliser leur plein potentiel.